Tunisie 2025 : hausse des impôts et réformes sociales au programme

Économie | Le projet de loi de finances pour l’année 2025 en Tunisie s’annonce comme un défi de taille, alliant impératifs économiques et aspirations sociales. Le président Kaïs Saied a clairement exprimé sa volonté de ne pas limiter ce projet à la simple recherche d’équilibres financiers, mais de l’ancrer dans une vision plus large englobant les choix nationaux et la réalisation de la justice sociale.

Cette orientation a été mise en lumière lors d’une rencontre cruciale entre le président Saied et le chef du gouvernement Kamel Madouri, qui s’est tenue le lundi 30 septembre 2024 au Palais de Carthage. Au cours de cet entretien, il a été souligné que « les précédentes lois de finances étaient souvent dictées par des choix imposés par les partenaires et bailleurs de fonds étrangers ». Le président a réaffirmé sa détermination à rompre avec cette pratique, plaçant la souveraineté nationale et l’équité sociale au cœur des priorités.

Dans cette optique, une révision des droits de douane est envisagée, probablement à la hausse, afin de générer des fonds supplémentaires. Ces ressources seraient destinées à financer des politiques sociales ambitieuses, notamment la création d’un fonds spécial d’indemnisation pour la perte d’emploi et un autre pour la protection sociale des ouvriers du secteur agricole.

La rencontre a également été l’occasion d’évoquer un projet novateur : la création de lignes de financement dédiées aux personnes ayant des besoins spécifiques. Cette initiative vise à garantir une intégration totale de ces individus dans la société, conformément aux dispositions de l’article 54 de la Constitution, qui oblige l’État à protéger les personnes handicapées contre toute discrimination.

Le président Saied a insisté sur l’importance d’un régime fiscal transparent et équitable, basé sur une fiscalité progressive. « L’efficacité de ce système a été prouvée à travers de nombreuses expériences comparatives », a-t-il souligné, ajoutant que « la nouvelle relation entre le citoyen et l’administration basée sur la confiance est le premier prélude dans le domaine fiscal et dans tous les autres domaines ».

Face à une croissance économique modérée, estimée à 0,4% en 2024, et des finances publiques sous pression, des hausses d’impôts substantielles semblent inévitables pour l’exercice 2025. Ces mesures, bien que potentiellement impopulaires, sont présentées comme nécessaires pour atteindre les objectifs de justice sociale et d’équilibre budgétaire fixés par le gouvernement tunisien.

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